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Urbi et Orbi
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25 janvier 2008

Dans les conférences n°2

Dans les conférences, ou plutôt avant leur début, on s’excuse de bafouiller, avant de passer le micro à des propos très amicaux. On regarde sa feuille, qui virevolte pourtant. On évoque Bergson Superstar, les yeux baissés. Puis un autre relai-parole est passé, avec une courtoisie de salon de thé.
Dans les conférences, qui commencent enfin, on ne tient ni son micro, ni son verre vide, parce qu’on projette sa voix avec ses mains. Voix que l’on a bronzée de passion raisonnée.
Dans les conférences, on pointe le meilleur du siècle avant-dernier, sans regarder ses notes. On prononce suffisamment le mot « pénétrer » pour ne pas être si innocent. On a sa montre sur son bureau, mais on constate que l’on déborde.
Dans les conférences, on touche pas à mon Bergson. On mime le partage d’une orange en quartiers. On entame un pugilat, contre les ennemis de son ami d’une autre ère. Qu’ils y viennent, tous, et jusqu’au dernier. On serre des mains imaginaires, cependant, quand il est temps de tracer des axes historiques. On est un brin troublé, quand se lève une jeune fille : on a les mains en papillon. On explique, peu après, la tension vitale. On évoque des leçons de méthode, sans en donner. On doit faire avec les questions qui démangent le visage. On s’en remet aux mouches, du bout du doigt.
Dans les conférences, on reste sûr et érudit en caressant la nappe. On rassure un trouble, au fond de l’assistance. On ne va pas regarder par-dessus l’étang.

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