Les temps sont durs…
Lu sur le dépliant de la programmation de la salle de spectacle Le Confort Moderne, Poitiers :
"L’œuvre ou le produit ?
Concerts et expositions se
succèdent au Confort […] Cependant, il se joue en sous-main bien d’autres
facettes à notre action, notamment ce que nous nommons « médiation
culturelle » […] éclairer un visiteur circonspect sur la démarche d’un
plasticien, accompagner la visite d’un groupe scolaire […] concevoir et mettre
en œuvre avec un groupe de détenus un petit cycle de concerts donnés en maison
d’arrêt ou de vivre avec des enfants hospitalisés l’expérience d’une création
plastique […] Or, en ce début d’année, nous sommes inquiets. Le ministère de la
culture, principal soutien de ces actions, nous annonce brutalement la probable
fin immédiate de son aide, au risque de déchirer cette précieuse et
indispensable dentelle. Un rapide tour d’horizon révèle que nous ne sommes pas
les seuls concernés et que ce mouvement de désengagement est national. Il est
incompréhensible car il est à l’opposé du discours de la ministre. Et si tant
est que l’objectif soit de faire des économies au budget de l’état, il est
dérisoire au vu des sommes en jeu. Comprenons-nous bien : il ne s’agit pas
uniquement de pleurer sur nos finances. L’acte, si il se confirme, est
symbolique. Il préfigurerait sans doute l’arrêt d’une politique qui a fondé la densité et la diversité de notre vie
culturelle à la française, en commençant cyniquement par couper les vivres aux initiatives
les plus fragiles, dessinant à terme un paysage où rien n’existerait entre
l’institution culturelle et le marché, entre l’opéra et le zénith." (© Le
Confort Moderne, 23 février 2008)
Sur le site
d’Inventaire-Invention (lien à droite (étrangement…)), le même type
d’information. Un peu partout, ce type d’avertissement se multiplie.
Non, le système d’offre-demande
n’est pas compatible avec une démarche artistique. Non, l’art n’est pas un
luxe. Oui, il rend moins con. Tiens, on tente de le saper ? Sans aller
vers une théorie du complot, tout cela sent très mauvais.
Vraiment, j’y tiens : l’art rend moins con.