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Urbi et Orbi
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10 mars 2008

L'arrivée

Son thorax et son front, solidaires, furent aspirés par le tableau de bord, quand le véhicule stoppa d'un coup. Une décéleration si brutale que l'horizon sembla un instant s'étaler sur ses genoux. Pas de véritable choc, pourtant. La ceinture de sécurité imprima sa marque diagonale, avant le rebond qui renvoya le corps sur le siège un peu raide.
- Descend. Maintenant.
Tout était déjà dit. Il déboucla sa ceinture, déverouilla la portière, mit pied à terre et s'avança. La lourde carcasse de la voiture fit demi-tour et s'en fut, sans précipitation.
Un regard circulaire le lui confirma : il se trouvait désormais un peu plus loin que nulle part. Il n'avait plus qu'à chercher la véritable raison de sa présence, sur ce territoire rouge et stérile.

La poussière, tantôt soulevée par de courtes bourrasques, s'élevait en nuages roses et fantomatique. Ni végétation, ni mouvement, ni senteur. Le désert se décrivait par l'absence. Et par la pénitence, regrettat-il. Car il devinait maintenant le pourquoi de son isolement imposé. Pourtant, il osait à peine se formuler l'injustice d'un châtiment si implacable. A mesure que le jour déclinait, ses appréhensions enflèrent, se muant en peur grasse, en angoisse obèse. Il devrait désormais se supporter lui-même. Alors, il se déchaussa, et traça sur le sable,  la pointe d'un soulier, un profil féminin de dix fois sa hauteur. En guise de matelas, il choisit un pli du cou, et se rassembla en boule pour attendre l'aurore.

(Exercice d'atelier d'écriture, vendredi dernier.)

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Commentaires
S
Joli comme tout. J'ai l'impression de lire "Des papous dans la tête" (France culture, dimanche vers 13h, pour info)
P
Réponse chez toi Domamido ! promis, j'vais m'y mettre ! suis un brin diésel...
D
J'ai toujours su que François savait faire passer les messages.<br /> <br /> En attendant, on dirait qu'il ne t'inspire pas, mon atelier d'écriture à moi. Snif !
P
En une séance d'atelier, Jérôme. Entre les lectures, palabres, le thé, etc... sans doute pas plus de 3/4 d'heure...<br /> Boah, j'suis jamais contre un p'tit café, Marie !
M
Un petit café ?<br /> Non, jamais le vendredi, regrettat-il.
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