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Urbi et Orbi
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14 novembre 2006

un connard

Dimanche 12 novembre 2006, Poitiers, tout début de nuit. Ou bien cours de soirée. Cécile va cheminer seule dans la ville. Elle croise un pékin quelconque, qui l’invite à boire un verre quelconque. Elle décline. Il insiste. Elle re-décline, plus explicitement. Il s’énerve, s’approche, la secoue en criant « Salope, t’es même pas baisable », la projette contre le mur le plus proche, avant, fort heureusement, de s’éloigner enfin. Cécile regagne dare-dare, et dans un état de joie tout relatif, ses pénates.
Il y a peu de chances pour que l’imbécile en question ne lise, ni ne se reconnaisse dans ce post. Mais, depuis internet, le monde est un hameau. Alors sait-on jamais. Commentons, la situation me semble fâcheuse à plus d’un égard.
Premièrement, ce que la brute ordinaire et lâche, que l’on pourrait supposer rompue aux plus infâmes vinasses, n’a pas daigné calculer, c’est qu’avec ce type de comportement, le versant hargneux et crétin du féminisme actuel a de beaux jours devant lui. Et l’amalgame idiot entre l’homme (mammifère sans mamelle) et le macho (qui réunit la grâce du catcheur et l’autonomie du nouveau-né), itou. Heureusement Cécile, d’un recul circonspect, ne s’y est pas laissé prendre. Ouf. Je vis avec.
Notons ensuite la fulgurance de l’oxymore « salope pas baisable », sans pour autant oublier de réfuter, avec véhémence, la calomnie contenue. Peut-on subodorer un brin de projection dans cette sentence somme toute médiocre ? je le crains. Peut-on accorder quelque crédit à ladite affirmation, (que l’on  peut, il me semble, qualifier de hâtive, les deux protagonistes n’ayant échangé que pendant cinq minutes) ? Deux bonnes grosses années de vie quasi-maritale, et à tous points de vue bienheureuses,  me permettent d’en douter avec conviction.
Enfin, pauvre inconvenant, il s’en faudrait de peu que la pitié me gagne : il faut exister d’une manière bien terne, mener une vie bien insipide, pour être capable d’éprouver la moindre satisfaction à infliger la bosse la plus infime à une inconnue que l’on croise. Demeure en platitude tant que ça te chante, mais ne vis pas en importun. Cécile n’y est pour rien, si, le cas échéant, tu n’as pas eu ton poney, pour le noël de tes six ans.

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Commentaires
C
Comme c'est bien écrit, drôle et si juste !<br /> Merci François d'être un autre homme et bise à Cécile !
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